UNIVERSITY OF THESSALY

2nd International Conference on Economic and Social History

"Markets" and Politics
Private interests and public authority (18th-20th centuries)

Volos, 10-12 February 2012

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Abstracts

Fabrice Akono & Nicolas A. Metaxides Confrontation et/ou coopération entre pratiques politiques et logiques économiques dans le processus de la création de l’ imaginaire entrepreunial en Afrique subsaharienne

L'entrepreneuriat comme institution économique est largement façonné par les relations sociales et les pratiques politiques. Le but de cet article est de démontrer que, le climat des affaires et la «tradition» entrepreneuriale, sont le résultat d'un processus politique et économique en pleine mutation. Nous essayons de montrer que chaque groupe d’entrepreneurs (ex. les Grecs du Cameroun) a, pour réussir dans les affaires, un certain nombre de défis à relever tant sur le plan sociopolitique qu’au niveau culturel.
Le cadre chronologique de cette étude débute dès 1947. Cette période coïncide avec les quinze dernières années de l'administration coloniale, allant jusqu’ à la transition vers l'indépendance du pays et le développement de l'état -nation camerounais moderne.
La politique coloniale a renforcé les élites commerciales étrangères afin de gérer et compléter sa propre faiblesse administrative. Les politiques post-coloniales ont, pour elles, valorisé les structures économiques coloniales tout en s’efforçant de créer de nouvelles élites dans les affaires, dans le cadre du besoin de la création d’une bourgeoisie politico-économique. Par contre, nous observons au Cameroun une élite économique qui parait ne pas avoir de relations intimes avec le pouvoir politique (ex. Bamilékés).
L'image postcoloniale de l'environnement économique se caractérise également par une variété de facteurs exogènes tels que les politiques d'ajustement structurel, les incitations des organismes internationaux, « l’itinéraire» souvent chaotique de la marche vers la démocratisation, qui ont pour effet de renforcer le secteur informel de l'économie, qui fonctionne en Afrique comme une institution de réglementation nécessaire à la cohésion sociale, en particulier dans les centres urbains.
Deux facteurs ont ainsi permis aux Grecs du Cameroun de jouer un rôle déterminant dans le secteur économique et précisément dans le domaine commercial au Cameroun. Le premier facteur est lié aux conséquences de la crise des années 1930, car celles-ci leurs ont permit de s’introduire dans le circuit commercial camerounais à travers l’exportation des produits de rentes. Le second facteur quant à lui, s’explique par la décision des autorités du Cameroun de poursuivre -au moins entre 1960 et 1970-, la politique entrepreneuriale déjà en vigueur au Cameroun sous domination française. Successivement, le pouvoir politique a donné –comme c’était normal d’ailleurs -, une occasion d’ouverture du circuit commercial vers une nouvelle élite bourgeoise locale. Mais, comme l’environnement socio-économique du pays d’accueil n’a jamais été hostile aux étrangers, les décisions des Grecs dans les affaires sont, par la suite, plutôt liées à la conjoncture économique mondiale et leurs particularités socioculturelles, ainsi qu’au manque de soutien et d’intérêt de la part de leur pays d’origine.


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